Visite de la Luxembourg Air Rescue
Le 6 juin, les élèves suivant l'option français en 11e professionnelle mécanique et électrotechnique ont visité la Luxembourg Air Rescue au Findel.
M. René Closter, le Président de l'association, nous a accueillis cordialement. Il nous a raconté l'histoire de l'association et a donné beaucoup d'explications techniques.
L'année de la fondation de la L.A.R. est 1988. Depuis, on compte plus de 4000 interventions. Pendant la journée, chaque point du pays peut
être joint par helicoptère endéans les 8 minutes. La L.A.R. possède 2 avions: le Learjet 35 A
(image ci-dessous), qui peut décoller très vite, et le King Air B 200; ils sont équipés de matériel médical. Ce sont des stations
de soins intensifs volantes. King Air peut atterrir et décoller sur une piste courte ou sur du gazon sec.
Les deux hélicoptères bimoteurs sont équipés pour les vols-ambulances et ont la possibilité de se poser sur des terrains difficiles.
La L.A.R. est une association sans but lucratif. Elle compte presque 150.000 membres. Les cotisations de ces membres ne suffisent pas pour couvrir tous les frais. La cotisation est de 33 euros par personne ou de 59 euros par famille. Tous les membres peuvent bénéficier gratuitement des services de la L.A.R. partout où ils se trouvent. La L.A.R. a une réputation internationale. L'Etat luxembourgeois participe avec 7,5 millions d'Euros, soit 2,98%, au budget de la L.A.R.: pour survivre, l'association a fondé une société aérienne, la Ducair, qui assure le secours aérien mondial, et qui a acquis une renommée internationale.
Les avions sanitaires, de même que les hélicoptères de sauvetage, sont en alerte 24 heures sur 24. Ici au Luxembourg, la L.A.R. doit faire face à beaucoup de difficultés. Pour le Learjet, il manque un hangar adéquat: il est stationné sous une vieille tente militaire. Le maintien des hélicoptères se fait en Belgique à Hasselt. La L.A.R. rencontre aussi des difficultés sur l'aéroport du Findel: après 23 heures, il est défendu d'atterrir. Par conséquent, les avions doivent stationner à l'étranger; le personnel doit passer la nuit dans un hôtel, ce qui coûte de l'argent, et l'avion n'est pas prêt pour le service le lendemain.
La
tâche de l'Air Rescue comprenait au début des vols secondaires, c.à.d. d'hôpital à hôpital au Luxembourg et aussi vers l'étranger.
La L.A.R. ne possédait pas d'hélicoptères jusqu'à 1991. Elle utilisait un hélicoptère prêté en Allemagne.
Les missions d'aujourd'hui comprennent:
1) des interventions primaires: secours aux accidentés de la route, accidents professionnels, accidents
de ménage, etc.;
2) la prestation SAR, search and rescue;
3) les interventions secondaires;
4) le rapatriement;
5) la collaboration avec la police: depuis un an, la
L.A.R. lui loue un troisième hélicoptère avec pilote.
Nous avons été agréablement surpris par les explications claires et intéressantes de M. Closter. Tout le monde les a suivies
attentivement et avec enthousiasme. Il nous a parlé, entre autres, des difficultés de financement, de la nécessité de s'entendre avec les autres
organismes déjà existants (pompiers, gendarmerie et police, ambulances...), si bien que nous avons vu de près des problèmes d'ordre pratique auxquels en
général on ne pense pas quand on voit passer un hélicoptère de la L.A.R. dans le ciel du Luxembourg.
La présentation de l'hélicoptère sur le terrain, avec des explications professionnelles et précises, nous a beaucoup impressionnés.
Les risques encourus par les pilotes d'hélicoptères sont toujours sous-estimés par les non-spécialistes. Il suffit d'une erreur apparemment anodine pour que les
conséquences soient fatales. C'est pourquoi les pilotes sont sélectionnés pour leur sang-froid, leur capacité à évaluer les risques et à les éviter.
D'ailleurs, tous les pilotes de la L.A.R. sont d'ex-pilotes militaires, sauf le
président lui-même.
Pour nous, c'était une sortie très instructive. Nous avons eu l'occasion de confronter à la réalité les quelques réflexions que nous avions faites en classe sur le thème "secourir les autres": on pense souvent qu'il faut du dévouement, de l'héroïsme, l'esprit de sacrifice... Ici, nous avons vu qu'il faut, en plus, du réalisme, du calme, de l'organisation.
Nous avons vu également que l'existence d'une pareille organisation ne va pas de soi: il y a seulement une quinzaine d'années, sans GSM ni Air Rescue, on pouvait très bien ne pas être secouru du tout en cas d'accident dans un lieu isolé ou difficile d'accès. Il a fallu que des hommes y consacrent leur temps pour nous puissions aujourd'hui bénéficier d'un service qui nous semble essentiel.